Alpinisme, escalade, ski, monoski, snowboard, delta, parapente… À Chamonix
dans les années 80, tous les moyens étaient bons pour inventer de nouvelles
sensations. De nouveaux conquérants ont révolutionné la pratique et l’image de
la montagne. Leurs aventures extrêmes ont passionné le public. Mais à quel
prix !
Toni Bernos a fait partie de cette tribu, ces touche-à-tout de la montagne
qu’il désigne aujourd’hui comme « les prisonniers de l’inutile ». Dominique
Radigue, Bruno Cormier, Martial Moïoli, Bruno Gouvy, Jean-Marc Boivin,
Stephane Deweze, Karen Ruby, Benoît Chamoux, Ellika Sindeman, Romain Vogler,
Patrick Vallençant, Éric Escoffier, et bien d’autres de ses camarades ont
trouvé la mort à force de chercher à repousser les limites. Ils s’étaient
lancés corps et âme dans une quête dont ils n’avaient appréhendé ni l’ampleur
ni l’issue. Les conséquences furent-elles proportionnelles aux risques engagés
? « Je ne sais pas, écrit Toni Bernos, mais il ne reste plus grand monde pour
témoigner ou me contredire. Chanceux, j’ai survécu à des accidents que,
maintenant, je peux qualifier de “surréalistes“. »
Les Prisonniers de l’inutile est un récit d’aventures, une histoire de
montagne, d’amitié et d’expériences uniques vécues dans la capitale mondiale
de l’alpinisme. Il égrène quinze ans de souvenirs mêlant des joies et des
désespoirs extrêmes qui ont conduit Toni Bernos à haïr ce massif du Mont-Blanc
autant qu’il l’a adoré.
L’intensité des aventures dont il est question n’a d’égale que la singularité
de leurs héros. Elles se confondent avec les pages du magazine Vertical que
quelques-uns d’entre eux avaient créé.
Skieur, alpiniste et parapentiste, Toni Bernos a vécu sa passion de la neige
et du rocher jusqu’à manquer se tuer lui aussi. Loin de Chamonix, il s’est
construit une nouvelle vie avant d’accomplir son devoir de mémoire. C’est un
livre plein d’énergie, de défis, de délires, d’humour et d’émotion qu’il dédie
à ses compagnons disparus et à cette époque insensée.