Les refuges jalonnent la haute montagne comme autant d’îlots salvateurs pour
les alpinistes. Dominique Potard nous raconte leur histoire, comment ils ont
été construits dans les lieux les plus inaccessibles. Iil nous raconte aussi
les histoires qu’il abritent, tragiques ou burlesques, huis-clos suspendus en
plein ciel, où les hommes se révèlent.
Les alpinistes y jettent l’ancre le soir venu. Îlots rocheux émergeant des
glaces, plates-formes au pied des parois, crêtes de moraines, autant de lieux,
où, au fil du temps, se sont dressés des abris contre le froid et les rudesses
du climat montagnard. Le massif du Mont-Blanc en compte la plus forte
concentration. Refuges, hôtelleries d’altitude, abris-bivouacs, recoins
d’altitude chargés d’Histoire et d’histoires, témoins de l’espèce humaine en
situation de survie. Des premières murettes de l’âge de pierre aux vaisseaux
photovoltaïques de l’âge de verre, ce livre nous transporte au coeur de
l’évolution de l’habitat des cimes en un siècle et demi, et démontre, non sans
humour, à quel point la notion de confort est inhérente aux préoccupations de
l’homme.
Une à une, des petites lumières se sont allumées autour du souverain des
Alpes, déversant elles-mêmes, au cœur de la nuit, leur flot de lumières plus
petites encore, s’égrenant en file indienne sur les flancs de la montagne,
lanternes d’autrefois, lampes frontales d’aujourd’hui. On appelle les
capitaines d’escale les « gardiens », anges gardiens des intrépides
navigateurs des glaciers, gardiens du bien savoir-vivre ensemble, gardiens du
« Temple de la Nature », le nom du premier refuge de montagne.