Dessinateur et peintre, mais aussi cinéaste, photographe et conférencier,
Samivel fut avant tout un merveilleux écrivain. Il n’existe aucun genre qu’il
n’ait tenté avec succès, du conte humoristique à l’essai philosophique, de la
chanson au roman, de la bande dessinée à l’étude historique. Si ses grandes
oeuvres, comme les Contes à pic ou L’amateur d’abîmes, enchantent toujours un
public fidèle et fervent, son oeuvre foisonnante demeurait riche de nombreux
textes peu connus, inédits ou publiés en revues. Le présent volume offre le
meilleur de ceux consacrés à la montagne, et on ne s’étonnera pas qu’ils
soient de coloration et de styles divers. Les contes et nouvelles y vont de la
saynète humoristique à l’évocation dramatique d’une tempête en altitude, mais
les récits et essais qui composent la suite du volume ne sont pas moins
variés.
Samivel y prend position, avant l’heure, contre les téléphériques, défend le
parc national de la Vanoise, raconte les heures délicieuses passées à observer
chamois et bouquetins ou analyse ‹l’énigme› de l’alpinisme.
La montagne a suscité peu d’écrivains dont la curiosité soit aussi
universelle, les connaissances aussi vastes, le style aussi fin et évocateur.
Dans sa diversité même, Samivel déploie toute la pale
tte de ses talents, mise ici au service d’une seule cause : l’amitié des
montagnes.