Quand ascension rime avec émancipation
Dans un pays où les femmes ne bénéficient pas des mêmes droits que les hommes,
gravir le plus haut sommet du monde permet à certaines Népalaises de s’élever
au-dessus de leur condition. Rencontre avec neuf femmes puissantes.
Les alpinistes et les trekkeurs apprécient le Népal pour ses montagnes et le
sourire légendaire de ses habitants. Ils savent, pour la plupart, la pauvreté
de ce pays, mais ils ignorent le plus souvent le sort qui y est réservé aux
femmes.
Au Népal, où le suicide est la première cause de mortalité féminine, une
poignée de femmes ont bravé le poids des coutumes pour réaliser leur rêve et
devenir les égales des hommes.
Elles sont alpinistes, Sherpanis (ethnie de la vallée de l’Everest) pour la
plupart, et gravissent les plus hauts sommets du monde.
Pasang Lhamu Sherpa Akita, Maya Gurung, Maya Sherpa, Dawa Yandzum Sherpa
(première femme guide de haute montagne du Népal), Doma Sherpa Pinasa, Kalpana
Maharjan, Lakpa Sherpa (neuf fois l’Everest !) et Shailee Basnet (également
humoriste !) ont mis leurs pas dans ceux de Pasang Lhamu Sherpa, la première
Népalaise au sommet, en 1993, où elle a trouvé la mort.
Elles témoignent de leur condition, leurs aspirations, leur émancipation, dans
l’intimité de conversations menées par la sociologue Anne Benoit-Janin pour la
réalisation de son film Les belles envolées. Car l’Everest a donné des ailes à
ces femmes. Plus haut, plus difficile que le sommet, elle font rimer ascension
avec émancipation.