L’alpinisme, plus qu’une activité sportive, un mode d’expression sans cesse
renouvelé.
Et ce n’est pas fini !
« Art de gravir les montagnes », selon la définition ancienne du Larousse,
l’alpinisme aurait pu trouver son point final en 1953, quand le sommet de
l’Everest a été atteint. Lucien Devies, alors « patron » de l’alpinisme
français, ne s’est-il pas interrogé : « Pour les alpinistes, le temps du monde
fini commence ». Belle formule, qui sera reprise plusieurs fois, sous d’autres
formes, par d’autres observateurs un peu trop pressés d’annoncer la mort de
l’activité.
Les alpinistes, à chaque fois, ont, par leurs réalisations et leur
inventivité, opposé un démenti formel à ces prophètes. Ils n’ont jamais cessé
d’aller plus vite, de faire plus dur, plus beau, à la recherche de nouveaux
défis et de nouveaux plaisirs. Aujourd’hui, on ouvre des voies extrêmes sur
les géants de la Terre, à deux, avec pour seul viatique ce qu’un sac à dos
peut contenir.
On escalade les plus grandes parois en escalade libre, transposant à haute
altitude ou dans les climats polaires les difficultés jusque-là réservées aux
spécialistes des courtes falaises ensoleillées d’Espagne ou du sud de la
France… Mais les auteurs de ces ascensions, s’ils se préparent avec soin, ne
se prennent guère au sérieux. Ils savent que leur alpinisme n’est qu’un jeu,
qu’ils mènent entre humour et poésie.
Quels sont les hauts faits de ces 40 dernières années, quelles sont les
évolutions techniques, éthiques et mentales qui ont mené les nouveaux
alpinistes à ce haut niveau de conscience et de réalisation ? Ce livre, qui
met en scène les plus emblématiques et les plus attachants des acteurs de
cette révolution silencieuse, tente d’explorer les différents domaines d’un
alpinisme sans cesse renouvelé.